vendredi 3 novembre 2017

[L'étagère dystopique] La loi de Gaia - Caroline Giraud

400 pages (auto-édition) - 4.5/5


Article 1 : Les survivants du pays détruit par l'explosion nucléaire sont déchus de leur humanité et doivent porter un tatouage permettant de les identifier. Chaque tatouage représentera un animal symbolisant le crime commis. Un loup pour le meurtre, un lion pour le viol, un renard pour la torture et un tigre pour le rapt d'enfants.

Article 2 : Les tatoués seront distribués aux familles et amis des victimes pour leur permettre de se venger de leurs crimes. Un maître a tous les droits sur son tatoué, excepté celui de le tuer. Il peut le battre, l'exploiter, le revendre, l'enfermer, etc.

Article 3 :Toute atteinte d'un tatoué sur un civil sera punie par un emprisonnement à vie dans un camp de torture.

Paris croule sous les bombes et les fusillades depuis que Kagan Közul est revenu se venger de ceux qui l'ont injustement envoyé en prison cinq ans auparavant. Des trois coupables, il n'en reste plus que deux : Sarah et Milian se haïssent, mais à présent ils doivent survivre, ensemble.


« Ne pas être un monstre ne signifie pas qu’on est complètement innocent. »


En bref... c’est une dystopie originale qui m’a fait passer un bon moment, malgré une narration particulière qui m’a longtemps laissée détachée d’une des deux protagonistes. Au final, c’est un roman très bien ficelé que j’ai pris plaisir à lire !


Dès que j’ai lu le résumé de ce livre, j’ai été intriguée par la mystérieuse « loi de Gaia » ; je remercie infiniment l’auteur, Caroline Giraud, de m’avoir permis de découvrir son roman ! Ma plongée dans cet univers m’a complètement enchantée, notamment par ce fil directeur, la loi de Gaia, au centre des problèmes de tous nos personnages. De façon assez prévisible, c’est ce qui empêche nos deux protagonistes d’avoir des relations. Certes, j’aurais aimé que les événements à l’origine du clivage de la société soit explicités, ou alors expliqués différemment, car cela est longtemps resté confus pour moi. Cependant, j’ai été complètement émergée dans cette France du futur, à la fois si semblable à la nôtre, et aussi étrangère par le retour à l’esclavage.

Dans cet univers happant, l’intrigue est à première vue banale et sans surprises. J’ai tout de suite adhéré au personnage de Kagan (le point de vue masculin), sûrement parce qu’il raconte les événements selon leur déroulement logique, et donc de façon chronologique. Je pense qu’il est impossible de ne pas s’attacher à lui, non seulement parce qu’il représente le personnage soumis (et donc qui inspire la pitié) mais aussi parce qu’il paraît si innocent, loin de l’image abjecte que la société essaie de lui coller. Dans la narration de son point de vue, j’ai également trouvé le personnage de Sarah attachant, parce que l’on ressent bien qu’elle n’est pas en accord avec le système en place.

Cependant, j’ai eu plus de mal à m’attacher à la Sarah que l’on rencontre des années plus tard et qui raconte la suite des événements de son point de vue. Je sais que le style y a été pour quelque chose, mais ce personnage m’a aussi paru dénué d’émotions ou, du moins, Sarah n’arrivait pas à les transmettre au lecteur. Cela tient aussi sûrement au fait que les thèmes de cette partie de l’intrigue, mettant l’accent sur le terrorisme, la fuite, le danger sont beaucoup plus sombres et dramatiques, loin de la chaleur et de la passion des scènes de la première époque...

J’ai beaucoup aimé la particularité de cette narration à la deuxième personne, même si j’ai trouvé que le destinataire changeait trop souvent (et ce au sein d’un même chapitre, voire d’un même paragraphe), ce qui rendait parfois la compréhension du discours confuse. L’originalité de la double narration à deux époques différentes a permis de faire monter la tension, de faire perdurer le suspense, même si j’aurais souhaité que des révélations se fassent de manière plus récurrente. C’est ce qui, à mon sens, manquait à l’intrigue pour rendre la lecture addictive !

Même si le roman ne se termine pas réellement par une fin (puisqu’il s’agit de ce qui se passe avant la double narration présente dès le début du livre), la fin de l’intrigue reste assez ouverte, et je ne suis pas sûre que cela m’ait réellement plu... j’aurais préféré en savoir plus sur les destins de Max, de Mira, de Sinan, bref des personnages secondaires bien développés durant le roman, mais malheureusement absents de la fin.

En somme, ce roman a manqué à quelques détails près le coup de cœur ! J’en retiendrai particulièrement sa grande originalité, autant dans l’univers que dans la narration, et je remercie pour cela encore une fois Caroline Giraud et SimPlement.pro de m’avoir permis de découvrir ce roman.


Retrouvez Caroline Giraud sur son blog !

Et La Loi de Gaia ici :







6 commentaires:

  1. L'intrigue me tente pas mal, surtout après avoir lu ton avis précis et bien écrit :) !! Le concept avec les tatouages est original je trouve^^

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    1. Ohh j'en suis ravie ! Il vaut vraiment le détour, je te le conseille !

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  2. Je ne connaissais pas du tout ce livre, mais en tout cas le résumé fait bien envie !
    Contente qu'il t'ai plu ;)

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    1. Un peu compliqué mais original et mystérieux !

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    2. L'auteur n'est pas prof de philo pour rien, il faut que ce soit "un peu compliqué" pour pousser à la réfléxion ;-)

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    3. C'est un fait que j'ignorais. L'histoire en elle-même permet déjà de pousser à la réflexion par les termes abordés !

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