vendredi 11 mai 2018

[L'étagère romantique] Tout en nuances t1 : Hyacinthe - Erika Boyer

271 pages (auto-édition) – 4/5



Hyacinthe ne supporte pas de voir son reflet dans le miroir. Il vit loin de tout, isolé, reclus ; il se cache du regard des autres et consacre son existence à son art. Il n’entretient même plus l’espoir d’être un jour aimé.

Pourtant, quand Elea entre dans sa vie, il ne peut s’empêcher d’aspirer au bonheur. Ses regards sont des caresses, ses gestes des mots doux et l’artiste en vient à croire qu’il pourrait avoir un avenir différent de celui qu’il s’était toujours imaginé.

Peut-il être homme et non plus abomination à travers les yeux de cette femme ? Mieux, peut-il l’être à travers ses propres yeux ?



« Parfois, les gens attribuent aux autres des pensées
qui ne reflètent en rien la réalité. Bien souvent, ce sont des fausses idées
créées par l’image que le concerné a de lui-même. »


En bref... encore une fois, la plume d’Erika m’a complètement emportée dans cette histoire tout en douceur (plus qu’en nuances) mais qui défend fortement de beaux messages.



Comme pour Sous le même ciel, j’ai eu l’occasion de découvrir grâce à l’auteur, Erika Boyer, son quatrième roman Hyacinthe ; celui-ci est le premier tome d’une saga intitulée Tout en nuances –certes, on ne retrouve pas forcément cette notion dans ce tome, mais je suppose que cela se fera davantage ressentir sur l’ensemble de la saga. Je remercie Erika de m’avoir donné l’opportunité de lire son dernier roman car, une fois de plus, cette histoire m’a transportée.

Je pense que l’on ne peut être que touché par l’histoire d’un homme brisé, sensible et désespéré. A première vue, cela a été vu et revu. Cependant, divers éléments ont rendu ce roman unique, à commencer par l’univers créé pour nos protagonistes. Bien que l’intrigue prenne place à notre époque, j’ai eu l’impression que l’auteur avait réussi à créer une bulle atemporelle, comme dans un conte de fées possédant son propre microcosme. La majeure partie du roman se déroule dans la propriété de Hyacinthe mais, de façon étonnante et intéressante, les scènes fortes se situent à la fois dans ce lieu à part, mais aussi dans le monde réel, à divers endroits ; j’ai beaucoup aimé cette impression de partage, comme une métaphore du rapport de Hyacinthe contre la société qui, de son point de vue, le rejette, tout comme, en lui-même, il ne s’accepte pas.

Le personnage de Hyacinthe est le protagoniste le plus intéressant ; c’est lui qui supporte l’intrigue. Son évolution, bien que due à Elea, est ce qui m’a le plus touchée. Et cela renvoie aux thèmes et aux valeurs abordés dans ce roman, qui sont forts, universels : on comprend les fragilités de Hyacinthe, son traumatisme ; on a tous un jour voulu changer quelque chose en nous (que ce soit intérieurement ou extérieurement), rare sont ceux qui n’ont jamais eu peur d’être rejetés. Au final, on s’identifie à Hyacinthe et on a enfin  qu’il surmonte les obstacles qu’il se pose à lui-même.

Aussi, on peut penser que le personnage de Hyacinthe est un peu caricatural, par son physique, par son passé, mais je le qualifierais plutôt de prévisible. Et cela a trait aux références mythologiques qu’Erika a utilisées, et à l’identification de certains personnages à des figures grecques dont ils partagent des caractéristiques. La férue de mythologie que je suis a été plus qu’enthousiaste de trouver cette originalité qui, sans être une réécriture des mythes, permet d’introduire une base plus profonde, plus réfléchie à l’histoire, et donc d’élargir la portée première du roman. En même temps, la lectrice qui lisait cette intrigue pour la première fois est un peu restée sur sa faim ; certaines références évidentes, même bien amenées, m’ont un peu gâchée certains (un en particulier) rebondissements, à condition bien sûr que les assimilations que j’ai faites de certains personnages à leur équivalent mythologiques soient correctes...

Pour cette raison, j’ai hâte de pouvoir découvrir les autres tomes de la saga, pour vérifier si ces suppositions vont s’avérer. Surtout, j’ai envie d’en savoir plus sur les personnages aperçus dans ce tome, notamment la relation entre Alexa et Aaron qui m’intrigue beaucoup : j’ai particulièrement apprécié Alexa qui semble avoir un fort caractère –mais ce genre de personnalité cache toujours des faiblesses, non ?

Ma chronique touche à sa fin, mais peut-être avez vous remarqué qu’il y a bien un sujet que je n’ai pas abordé ou très peu : le personnage d’Elea. En effet, si son caractère assez réservé n’est pas de ceux que j’affectionne le plus, je ne les déteste pas pour autant. J’ai donc assez accroché à son personnage même si elle a eu tendance à m’agacer un peu : elle est certes compréhensive, j’ai eu l’impression qu’elle était complètement aveuglée par son admiration envers Hyacinthe et j’aurais souhaité qu’elle s’affranchisse de cela, qu’elle gagne en personnalité. Son évolution m’a donc paru plus pâle en comparaison de celle de Hyacinthe.

Malgré ce détail, j’ai adoré ma lecture, qui s’est achevée trop vite à mon goût. Certes, le roman est d’une longueur moyenne, mais c’est surtout la douce plume d’Erika qui m’a fait tourner les pages plus vite (notamment à cause du traditionnel « Encore un chapitre »). Chaque mot est toujours pesé, chaque phrase équilibrée. Tout est parfaitement dosé, réfléchi et sans lourdeur. La dureté de certaines scènes sont atténuées par ce style toujours si fluide est léger. J’aurais juste souhaité une relecture supplémentaire pour éliminer les dernières petites coquilles.

En somme, j’ai passé un excellent moment de lecture : j’ai lu ce roman rapidement, même si j’avoue avoir eu du mal à trouver les mots pour transcrire précisément mon ressenti à cause de certains éléments m’ont autant plu que rendue hésitante. C’est en tout cas un livre que je vous recommande pour sa portée et les thèmes abordés. Je remercie Erika pour sa confiance et ces belles histoires qu’elle nous offre toujours ; j’ai hâte d’en savoir plus sur les sujets qui seront traités dans les prochains tomes !


Retrouvez Erika Boyer sur son site !


Et Hyacinthe ici :






1 commentaire:

  1. C’est toujours un réel plaisir de lire tes chroniques parce que tu prends vraiment le temps de détailler ton ressenti, sans pour autant spoiler quoi que ce soit de l’histoire. Je vais donc commencer par te remercier une nouvelle fois d’avoir bien voulu me lire et d’avoir rédigé cette longue et agréable chronique !

    Concernant les nuances, tu l’as bien compris, elles seront perceptibles au fil des tomes. Ce sont des nuances de personnalités, d’ethnies (ici déjà présentes), de sexualité (aussi présentes ici), de genres, de religions… Une série aux personnages plein de nuances, c’était l’idée et j’espère y arriver.

    Je suis contente que mes clins d’oeil à la mythologie aient été vus ! Ceux qui n’en sont pas particulièrement fans passeront sûrement à côté mais savoir qu’une connaisseuse les a repérés est forcément plaisant. Par contre, cela a effectivement pu te spoiler certaines choses… Mais ce n’est pas sûr car je n’ai pas tout respecté ! Impossible de suivre à la lettre les liens entre tous les personnages (Zeus a couché avec tout le monde, ça devient compliqué de le suivre, Aphrodite a différent parents selon les textes… bref, dur de tout respecter xD), certaines choses vont donc être supprimées.

    Je suis vraiment ravie que tu aies pris plaisir à lire ce premier tome et j’espère que tu apprécieras les suivants et qu’ils ne te décevront pas !

    Enfin, comme d’habitude, je termine en t’embêtant un peu et en te demandant si tu aurais la possibilité de poster ton avis sur Amazon, s’il te plaît ? (Je ne sais plus si tu peux poster dessus ou non, je sais que certains ne peuvent pas, mais j’essaie quand même ^^)

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